ANASTASIA - Manuscrit "brut" - 1er jet (en réécriture) (Epilogue)
Epilogue… y a-t-il un épilogue ?
Alors qu'il aurait dû me tuer, ce cancer m'a au contraire fait vivre encore plus intensément et m'a enrichi de mille façons.
Il m'a permis d'éliminer pour de bon une terrible erreur de jeunesse: une femme psychotique, foncièrement mauvaise et menteuse pathologique que j'ai eu le malheur de rencontrer, de croire et d'aimer, et les tristes résultats de cette désastreuse union.
Il m'a ouvert les yeux sur mes… sur des enfants que je croyais proches.
Ils ont été d'une déloyauté absolue et de parfaits ingrats.
Il m'a débarrassé de gens crédules et aussi stupides que je l'avais moi-même été.
Des gens rendus peu à peu odieux par cette talentueuse manipulatrice, des gens que j'avais trop longtemps et naïvement pris pour des amis.
C'est en fait tout ce paquet de "sale" qui fut à l'origine de la maladie.
Je crois que les chagrins et les déceptions se transforment peu à peu en redoutables petites cellules qui s'assemblent, grandissent et forment à la fin une tumeur.
J'ai expliqué ce processus au début de ce "roman"…
Le roman d'une tumeur… ANASTASIA.
Pour guérir, il fallait tuer définitivement les causes.
Tuer Anastasia et son sale contenu.
Je l'ai tuée en moi, mais elle n'est pas morte.
Elle est juste allée ailleurs maintenant.
Elle tuera ailleurs…
Anastasia m'a permis de mieux me comprendre… et de comprendre tous ces mécanismes qui peuvent provoquer un cancer.
Elle m'a montré les multiples faces du Mal.
"Si la vie est un passage, sur ce passage semez des fleurs"… je cite de mémoire, mais je sais que c'est de Montaigne.
En brûlant des fleurs fanées, j'ai appris à en semer d'autres et à les arroser aussi, pour les voir grandir et devenir plus belles de jour en jour.
J'ai appris à donner autour de moi un cadeau que j'ai toujours eu en moi: l'amour de la vie.
La mort fait partie de la vie et j'ai appris à ne plus la craindre, et surtout à ne plus craindre de vivre avant de mourir.
"… et tu retourneras poussière"
«Je monte vers toi, une brume, moi aussi,
Et ensemble nous flotterons au-dessus de
la mer jusqu'au second jour de la vie,
Quand l'aube se répandra en gouttes de
rosée dans les jardins,
Et que je serai, moi, un petit enfant blotti
contre le sein d'une femme.»
Khalil Gibran Le Jardin du Prophète
25 janvier 2009